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A la rencontre de nos success stories / interview de Nicolas Philippe, fondateur et CEO de SeqOne

Information updated on 20/04/20

« Il est essentiel d’être bien accompagné et de former une bonne équipe »

Nicolas Philippe, CEO de SeqOne©David Richard

Nicolas Philippe, fondateur et CEO de SeqOne©David Richard

A Montpellier, en 2017, Nicolas Philippe a fondé SeqOne, une startup qui a conçu une plateforme numérique en mode SaaS pour les tests génomiques, au service de la médecine personnalisée. Sa solution est déjà utilisée dans quelques CHU et des laboratoires de biologie médicale. La jeune entreprise de bioinformatique, qui compte quinze salariés, a levé des fonds à hauteur de trois millions d’euros en mars 2019 auprès d’Elaia, d’IRDI-SORIDEC et de Bpifrance. En forte croissance, elle quittera en juin l’incubateur Cyborg pour s’installer dans 350 m2 loués au centre de Montpellier. Elle compte recruter rapidement une dizaine de salariés pour assurer son développement.

Pour quelles raisons avez-vous choisi Montpellier ?

J’ai grandi en Normandie et j’ai fait une partie de mes études à Rouen, avec l’idée de devenir mathématicien. J’ai commencé ma thèse en 2007 juste au moment où commençait le séquençage du génome et, par la suite, j’ai constamment surfé sur la vague du digital et de la génétique. Je suis entré à l’école doctorale I2S de l’Université de Montpellier pour faire de l’informatique et des mathématiques théoriques sur un sujet de biologie, plus précisément sur les cancers. Et je suis revenu à Montpellier pour mon deuxième post-doctorat à l’Institut de médecine régénératrice et de biothérapie (IRMB), à Saint-Eloi, de 2011 à 2014. J’y suis resté comme chercheur Inserm.

J’ai compris à ce moment-là qu’il manquait un outil pour aider les médecins à interpréter les données génomiques. Un outil de Big Data, capable de gérer en temps réel d’énormes quantités de données individuelles. Soit je faisais une carrière de chercheur dans le public, sans moyens, soit je développais mon idée en créant mon entreprise. J’ai choisi cette voie après en avoir discuté avec les gens de la SATT AxLR (société d’accélération du transfert de technologie Est Occitanie/Languedoc-Roussillon). Un ami, Guillaume Buwalda, ingénieur devenu expert en systèmes informatiques très sécurisés pour les données bancaires, a apporté son savoir-faire et a monté le projet avec moi.

La SATT AxLR nous a accompagnés et financés à hauteur de 500 000 euros. On a recruté trois personnes, qui sont devenues co-fondateurs minoritaires, et on s’est installé à l’IRMB dès cette période d’incubation. Mais il nous manquait quelque chose, l’axe business. Et c’est à ce moment-là qu’on s’est rapproché du BIC de Montpellier. Finalement, on a trouvé sur le territoire montpelliérain tout ce qui était nécessaire pour notre projet : une recherche de haut niveau, un bon écosystème pour une entreprise innovante, un accompagnement de grande qualité.
 

Quel a été le principal apport du BIC de Montpellier et de ses équipes dans votre réussite ?

L’incubation de notre projet au BIC de Montpellier a commencé en 2015 et se poursuit encore. C’est super ! On a d’abord suivi le programme Jump’In Création qui nous a donné toutes les clés : comment construire un business model à court, moyen et long terme, adopter un mode agile pour développer les produits... Le BIC nous a aussi accompagnés dans la recherche de financements, par exemple pour ma première candidature au concours i-Lab que j’ai remporté, en 2015. La subvention de 35 000 euros nous a permis de commander notre première étude de marché et de nous faire accompagner par un coach spécialisé en coaching international pour répondre à cette question fondamentale : quel produit pour quel marché ? une plateforme ? un logiciel ? face à quelle concurrence ? Ce coach, Jean-Marc Holder, est devenu notre troisième associé ! Il a travaillé dans de grandes entreprises, il a du recul, il nous a beaucoup appris. Jean-Marc avait envie d’allier le numérique à quelque chose d’utile.
En 2017, on a créé notre société, SeqOne. Après sa création, SeqOne a remporté le concours i-Lab, avec à la clé 220 000 euros. Notre produit était au point : une plateforme, en mode SaaS, où l’on récupère d’immenses quantités de données pour les rendre intelligibles aux experts médicaux en génomique et les accompagner jusqu’à l’élaboration des rapports remis aux médecins prescripteurs. Ils gagnent ainsi en productivité, en qualité, à un coût moindre. Dans cette phase, le BIC de Montpellier nous a aidés à agrandir notre équipe. Il a fait du sourcing pour nos recrutements. Il nous a aussi aidés à clarifier et muscler nos pitchs pour nos présentations de SeqOne. On a fait des reportings réguliers sur de nombreux points, par exemple des questions réglementaires, ou encore sur l’export. Le BIC nous a, entre autres, conseillé de candidater à un Pass export avec Eurobiomed. Et c’est à Montpellier Capital Risque, organisé par le BIC de Montpellier, que l’on a rencontré Elaia, un capital-risqueur auprès de qui on a fait récemment une importante levée de fonds.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent créer leur entreprise ?

Il est essentiel d’être bien accompagné. Le produit qu’on a mis au point, ce “truc révolutionnaire“, est une composante minoritaire de la réussite. Le plus important, c’est le business model, une équipe solide, une vision claire, des financements. Il faut actionner les bons dispositifs et, quels que soient les financeurs et les modes de financement, rester focalisé sur son idée, ne pas sortir du chemin qu’on a tracé. Travailler avec une bonne équipe, c’est vraiment essentiel. J’ai ce pouvoir de fédérer des gens qui m’apportent des choses auxquelles je n’avais pas pensées, une alchimie de compétences qui vont ensemble, des gens passionnés, motivés par ce qu’on fait.

Comment imaginez-vous l’entreprise innovante de demain à Montpellier ?

Je l’imagine dans ce qui se développe beaucoup actuellement, la digitalisation de la santé, la génomique, la médecine personnalisée. C’est une révolution technologique qui s’accompagne d’une rapide diminution des coûts de production. Imaginons un monde où chacun disposera du séquençage de son génome à la naissance. On peut faire de la prévention, des dépistages prénataux non invasifs, ou encore diagnostiquer des maladies rares. On peut aussi développer la médecine personnalisée, par exemple identifier les altérations génétiques d’une tumeur cancéreuse pour adapter le traitement. Et tout cela dans un cadre médical sécurisé, où le patient a le contrôle de son séquençage génomique conçu avant tout comme un outil médical. Le deuxième axe important d’innovation, c’est l’écologie. On est en train de détruire notre planète. La digitalisation dans le domaine écologique peut nous aider.

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