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Grâce à l’IRMB, la médecine du futur prend corps dans la métropole de Montpellier

Information mise à jour le 26/11/20

L’Institut de Médecine Régénératrice et de Biothérapie se concentre sur la médecine réparatrice et personnalisée, en déployant des biotechnologies innovantes à partir des cellules souches. Un savoir-faire à la pointe de la recherche.

Christian Jorgensen, le directeur de l’IRMB. Ph. Pierre BRUYNOOGHE
Polyarthrite rhumatoïde, arthrose, diabète, maladies hépatiques, maladies génétiques rares… Dans un futur proche, ces pathologies bénéficieront toutes de traitements inédits sur lesquels travaille l’IRMB, l’Institut de Médecine Régénératrice et de Biothérapie, basé sur le site de l’hôpital Saint-Eloi au CHU de Montpellier, en partenariat avec l’Université de Montpellier et l’Inserm.

Régénérer les cartilages

L’une des biotechnologies, sur lesquelles les équipes de cet institut se mobilisent consiste à reconstruire un cartilage ayant subi une lésion. Comment ? En implantant des cellules souches du patient atteint dans un gel, ou « bio-encre », qui reproduira exactement la forme de son cartilage à l’aide d’une imprimante 3D. Ainsi, une fois intégrées, ces cellules souches coloniseront le gel jusqu’à le remplacer totalement. Le patient disposera alors d’un cartilage de qualité, fonctionnel et adapté, alors que ce tissu est traditionnellement réputé pour se régénérer peu et cicatriser difficilement.

Voilà ce qu’est la médecine réparatrice et personnalisée. Ce qui relevait hier de la science-fiction est sur le point de devenir réalité, grâce à Cartigen, un projet sans équivalent en Europe, que portent conjointement le CHU de Montpellier et l’Université de Montpellier, au travers de l’IRMB. « Ce projet permettra de mettre au point de nouvelles solutions pour remplacer tous les cartilages du corps humain », précise Christian Jorgensen, le directeur de cet institut. Ce projet, d’un montant total de 9 M€, est soutenu par la Région Occitanie qui a fléché vers lui 6,4 M€ du fonds européen Feder.

Si l’engagement régional est conséquent, c’est que l’IRMB est à la pointe de la recherche sur les thérapies cellulaires. Cet institut est chargé d’accroître la connaissance de la biologie des cellules souches, leurs interactions avec les cellules immunitaires de l’être humain, ainsi que le rôle de l’épigénétique dans les mécanismes des maladies chroniques ou liées à l’âge.

Il développe des techniques diagnostiques et thérapeutiques et facilite le transfert clinique de la recherche sur la biologie des cellules souches vers des applications médicales innovantes. Dans son viseur, figurent certes les maladies du cartilage, mais aussi les maladies inflammatoires, auto-immunes, les pathologies musculo-squelettiques, hépatiques et d’hémopathies… La liste est longue.

Pour mener à bien l’ensemble de ses missions, l’IRMB dispose d’un solide regroupement d’experts et de spécialistes qui mettent en commun leur savoir-faire sur les applications en médecine régénérative et immunothérapies innovantes, soit au total plus de 150 personnes : scientifiques, médecins, ingénieurs, techniciens et administratifs. Ses équipes sont réparties sur quatre pôles d’excellence : l’ostéo-articulaire - mésenchyme, la reprogrammation - vieillissement, le macrophage et l’immunothérapie et les lymphocytes NK, pour « Natural Killer ».

Le Cyborg, un incubateur axé sur les biotechnologies

L’IRMB est assorti d’un incubateur d’entreprises spécialisées dans les biotechnologies : le Cyborg. Porté par le CHU de Montpellier et activement soutenu par Montpellier Méditerranée Métropole dans le cadre du Pacte Métropolitain d’innovation signé avec l’État, il cocoone 11 pépites, dont Ingraalys (reprogrammation cellulaire), SeqOne (solution d'analyse des données génomiques des patients), SpotToLab (Kit de diagnostic de sang et d'analyse biologique), Stem Genomics (Test diagnostic de routine, contrôle qualité des cellules souches), Bauerfeind (thérapie cellulaire ostéo-articulaire) et MedXCell. Cette dernière met en place un centre de bioproduction industriel, dont le but est de fournir le marché européen de cellules souches cultivées en réacteur, en atmosphère contrôlée.

Autre point important : un diplôme universitaire de médecine régénératrice vient d’être créé. Ouvert aux médecins, pharmaciens et biologistes, il s’articule autour d’un cursus d’une année.

« Sa première promotion compte une trentaine d’étudiants », se félicite Christian Jorgensen.

Ce DU s’ajoute à deux Masters. Le premier est centré sur la gestion des essais thérapeutiques (GET) appliqués aux biothérapies, le second à la médecine expérimentale régénératrice (MER).

Un pôle unique en France

Enfin, l’ensemble que forment l’IRMB, la plateforme Cartigen et le Cyborg sera rapidement enrichi d’une quatrième composante : le Centre de Thérapie Cellulaire et d’Immunothérapie (CTCI) qui sera voué aux applications cliniques des recherches développées par le triptyque qu’il rejoindra.

« Nous sommes en train de mettre en place un pôle qui sera unique en France », observe le directeur de l’IRMB, dont l’Institut réserve également une part de ses travaux à la Covid-19, au travers du programme CovXCell, lancé il y a six mois et destiné au développement d’immunothérapies sélectives, « complémentaires des vaccins ».

« Nous nous devions d’apporter notre contribution à la lutte contre ce coronavirus », conclut Christian Jorgensen qui a codirigé avec son confrère Serge Perrot la réalisation d’un guide du soignant, intitulé Les traitements et le Covid 19 : Enjeux et réalités scientifiques, paru en octobre 2020 sous la houlette du Collège National des Enseignants de Thérapeutique, l’APNET.

Le savoir-faire de l’IRMB, un atout de plus pour Montpellier Med Vallée.
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