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Santé : quand l’innovation se conjugue au féminin

Information mise à jour le 16/03/20

La santé, filière d’excellence de la Métropole de Montpellier, est aussi un secteur porteur pour les femmes. De Genepep à Sensorion, elles innovent, prennent les rênes des entreprises et trouvent leur place sur le marché national et international.

Les dirigeantes de Cilcare, My Charlotte, Alcediag, Genepep, Mode in Med et Surgimab. @david-crespin @DR @nina-mahr @Edouard Hannoteaux
« Les femmes sont de plus en plus nombreuses comme décideuses dans l’innovation en santé », se félicite Gina Bandar, directrice de Ventum Biotech, qui commercialise des produits de décontamination des milieux hospitaliers et des laboratoires. Cette startup a mené une activité de recherche aux Etats-Unis avant de s’installer en juillet 2019, à Montpellier.


« Ici, les femmes sont épaulées aussi bien que les hommes, par le BIC de Montpellier notamment, parmi les 5 meilleurs incubateurs, qui nous encourage beaucoup. »

La preuve : fleurons et jeunes pousses novatrices, fondées par de brillantes entrepreneuses, s’épanouissent dans la métropole de Montpellier. CILcare, leader mondial de la recherche sur les troubles auditifs, est l’œuvre de Célia Belline, Sylvie Cosnier-Pucheu et Marie-Pierre Padelou, toutes trois issues de l’industrie pharmaceutique. Et Alcediag, laboratoire spécialisé dans le diagnostic médical des maladies psychiatriques, doit sa réussite à la docteure en pharmacie qui l’a créé, Dinah Weissmann. Quant à Amylgen, société de services précliniques spécialisée dans le domaine des maladies neurodégénératives, elle est dirigée par Vanessa Villard depuis Melbourne où elle s'est installée en 2017.

Autre entreprise prometteuse : NovaGray. Lauréate de plusieurs prix et concours pour ses tests identifiant, avant traitement par radiothérapie, les patients susceptibles de développer des effets secondaires lourds, la startup n’aurait pu grandir sans les talents de cheffe d’entreprise de Clémence Franc. Quant à Véronika Gocheva, docteur en biophysique, elle a fait de Histide Lab un pionnier de la recherche sur les biomatériaux pour la réparation osseuse.

Ces entreprises ont aussi pour point commun leur rayonnement national voire international, tel Zimmer-Biomet (ex-Medtech), équipementier médical américain, dont Marie-Anne Péchinot dirige l’antenne montpelliéraine.

"Nous sommes sur le bon territoire pour nous développer"

« Il y a toujours eu beaucoup de femmes dans les laboratoires, pas forcément aux postes de direction, mais à Montpellier, où le secteur des biotechnologies est très dynamique, ces dernières sont plutôt bien soutenues », confirme Françoise Cailler, dirigeante de Surgimab, laboratoire de R&D dont les molécules fluorescentes permettent de détecter un cancer colorectal en temps réel, lors d’une chirurgie.

Installé dans le Biopôle Euromédecine, il est l’un des rares à mener à Montpellier une étude clinique en phase III, dernière étape avant mise sur le marché. « Outre une solidarité avec celles qui arrivent sur le marché, par réseau ou par le bouche-à-oreille, il y a au BIC de Montpellier une équipe particulièrement à l’écoute, cela tient sans doute à la personnalité de ses dirigeantes qui ont insufflé une dynamique grâce à laquelle beaucoup de femmes jeunes ou moins jeunes se sont lancées », ajoute-t-elle.

En plus de l’accompagnement du BIC de Montpellier, dont elles ont bénéficié ou bénéficient encore, elles profitent du rayonnement de Montpellier Capital Santé, une démarche engagée par Montpellier Méditerranée Métropole pour dessiner la médecine du futur.

Ainsi, les femmes se lancent dans le secteur de l’e-santé. La startup Move In Med, qui a participé à la création de Montpellier Institut du sein, a conçu une plateforme web de coordination des soins qui améliore la prise en charge des maladies chroniques. « L’e-santé reste encore très masculine, mais nous sommes sur le bon territoire pour nous développer », indique Sylvie Boichot, co-fondatrice avec Sophie Gendrault de l’entreprise qui commence à croître hors frontières.

Dans l’e-santé encore, Charlotte Marh, Franco-viennoise venue installer ici sa startup myCharlotte. Cette ancienne communicante de groupes hôteliers a lancé, en octobre dernier, la première application gratuite proposant des activités personnalisées pour réduire les effets secondaires des traitements contre le cancer du sein, dont elle-même a subi les attaques à deux reprises.

« Globalement, beaucoup reste à faire du côté des femmes qui ne sont toujours que 15 % à exercer en haut de l’échelle », estime Karine Puget, PDG de Genepep, qui produit notamment des peptides pour les laboratoires pharmaceutiques ou de recherche. Très engagée auprès des startups, au BIC de Montpellier, cette scientifique reconnue investit aussi personnellement, comme Business Angel, dans des entreprises locales pour les aider à se développer.

Également bénévole à Femmes et Sciences, elle œuvre, dès le collège et jusqu’à l’université, pour inciter les jeunes filles à s’orienter vers les métiers technologiques et à prendre les rênes des entreprises. « C’est une façon de promouvoir l’égalité professionnelle », confie-t-elle. Et de les inviter à suivre son exemple ou celui d’autres montpelliéraines à la tête de sociétés en pointe, comme 3C Health, Anagem, Azelead, Diag2tec, Phost'In, Sensorion, Smices, Stella, Vigipharm, etc.
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